jeudi 9 février 2012

L'amour dans la bible.

Dieu a créé l'homme et la femme pour qu'ils soient cote à cote dans leur diversité.
Amour des hommes, amour de Dieu
 
Dieu préside  la rencontre des hommes et des femmes; il préside la première agence matrimoniale !
 
L'homme prend la parole pour la première fois quand il admire la femme.

Auparavant il était isolé, enfermé sur lui. 
 
L'amour libère du mutisme et de l'égocentrisme. 

Dieu en est fort satisfait, car, pour la première fois, il avait constaté qu'il n'était « pas bon pour l'homme d'être seul ». 

Il avait donc décidé de lui bâtir un autre côté de lui-même, un vis-à-vis, à la fois semblable et différent, égal et capable d'être en face, libre, ni servile, ni éternel contradicteur  

Entre ces deux humains, l'émerveillement va créer relation et communion, humanisation réciproque, prises de conscience et complémentarité, amour durable bien différent de l'amour filial : 
« C'est pourquoi l'homme quitte père et mère pour s'unir à sa femme en devenant une seule chair avec elle », 

Un seul ensemble humain fait d'une « dualitude » (polarité à deux éléments non contradictoires.) Chacun y trouve son épanouissement. 

L'auteur prouve son étonnante connaissance de la psychologie masculine et féminine, du désir de relation qui humanise l'un par l'autre, de l'amour unissant eros et agapè comme élément fondateur de l'humanité, ce que le pape Benoît XVI a rappelé dans sa première encyclique 

Le premier chapitre de la Genèse avait déjà clairement dévoilé les intentions du Créateur : structurer l'humain « à son image », en le différenciant au masculin et au féminin. L'auteur écrit crûment : « Mâle et femelle il les créa. » (Gn 1, 27.)

Deux unis en un par l'amour : voici l'icône de Dieu ; et non pas le masculin tout seul ou le féminin tout seul. 

Cette structuration de l'humain laissait déjà entrevoir le « fonctionnement » amoureux de l'humanité dont le chapitre 2 de la Genèse vient de nous parler. 

Toutes ces lignes - du grand art ! - nous permettent de mesurer la valeur inestimable de l'amour selon Dieu et l'importance de ce qui peut le favoriser aujourd'hui. 

Car les humains n'ont jamais cessé de malmener l'amour, le transformant en domination de l'un sur l'autre, ou en succession de relations passagères, ou en exaltation exclusive de la jouissance érotique. 

L'amour voulu par Dieu unit ressemblances et différences, comporte les heures d'extase amoureuse et les heures de dialogue, le courage du pardon après les tensions où l'offense l'a emporté, l'émerveillement dissipant la lassitude. 

Tous les couples désireux de fidélité aux intentions du Créateur doivent méditer périodiquement ces passages de la Genèse. Ils y trouvent lumière pour décrypter et améliorer leur expérience de l'amour et du mariage. 

Jésus innove en rappelant ces intentions premières du Seigneur-Créateur
La répudiation étant devenue une pratique bien établie, certains veulent piéger Jésus. 

À leurs yeux, s'il l'approuve, il enracine la solution de facilité créée au bénéfice des hommes, et s'il la désapprouve, il tombe dans un rigorisme impraticable en condamnant beaucoup de ses contemporains. 

Jésus leur fait d'abord répéter la prescription de Moïse (Dt 4, 1). Mais il la commente aussitôt en disant : Moïse a dû s'adapter (malgré lui ?) à votre dureté de cœur envers vos épouses. 

Il vous a fait une concession, tout en vous imposant de mettre par écrit votre décision de répudiation. 

Par ce commentaire, Jésus fait réfléchir les époux sur le machisme de leur comportement et la mauvaise qualité de leur amour.
Et, sur le fond, Jésus rappelle les deux passages de la Genèse que nous venons de commenter. Il veut, par-là, retrouver les intentions du Dieu d'Israël Créateur et son commandement, évidemment plus digne d'obéissance que la prescription de Moïse.
Premièrement, seuls font penser à Dieu l'homme et la femme ensemble, unis. 

La répudiation détruit la belle icône de Dieu qu'ils doivent rendre visible. 

Elle prouve également l'absence d'amour vrai.

En second lieu, Jésus cite Gn 2, 24 : l'époux et l'épouse sont appelés à devenir un seul être, une communion d'amour. Puis Jésus ajoute son commentaire : « De la sorte, ils ne sont plus deux mais une seule chair. » 

Et enfin, il réitère le commandement sous-jacent aux intentions du Créateur :

« Ce que Dieu a uni [accouplé, dit le grec] que l'homme ne le sépare pas. » 

Autrement dit : ceux qui se sont unis, librement, selon les intentions de Dieu, doivent se considérer comme inséparables. 

L'engagement honnête, pris en conscience par un homme et une femme, de vivre en couple, constitue le mariage : aucune autorité humaine ou religieuse ne peut le dissoudre.
Marc rappelle (comme Mt 19, 10) l'étonnement considérable des disciples devant un tel retour aux sources divines de l'amour conjugal. 

Ceci prouve que Jésus a « fait très fort » en parlant ainsi. 

Il justifiait la monogamie, qui avait eu tant de peine à entrer dans les mœurs du peuple de Dieu. Il faisait comprendre que la répudiation était une « adultération », une annulation de la communion d'amour, une voie ouverte à l'adultère. 

Notre étonnement n'est pas moindre que celui des disciples. Matthieu rapporte que Jésus a d'ailleurs ajouté : « Tous ne comprennent pas cela, mais seulement ceux à qui c'est donné. »  

Impossible de faire l'impasse sur cette prise de position du Christ lorsque nous réfléchissons sur la grandeur et les faiblesses du couple, sur ce qui constitue le mariage chrétien. 

Cependant, Jésus n'a pas exprimé la totalité de sa pensée en répondant à cette question sur la répudiation. Il a réagi de façon complémentaire devant la femme prise en flagrant délit d'adultère. 
Il a non moins affirmé qu'il était venu dans ce monde « non pas pour condamner mais pour sauver » et qu'il fréquentait les pécheurs parce qu'ils avaient plus besoin de lui que ceux qui n'ont pas besoin de conversion. 

En Jésus, Dieu s'est rendu frère de l'homme et de la femme

Terminons par cette belle proclamation de la lettre aux Hébreux. 

« Jésus, qui sanctifie, et les humains qui sont sanctifiés, sont de la même race ; et, pour cette raison, il n'a pas honte de les appeler ses frères. » 

Novateur, sinon révolutionnaire pour son époque, Jésus a vécu de manière chaleureusement fraternelle toutes les relations avec ses disciples et avec les femmes qui l'accompagnaient de la Galilée jusqu'en Judée. 

Jean nous dit que Jésus aimait Marthe et Marie, les sœurs de Lazare : qu'il n'a pas condamné la femme prise en flagrant délit d'adultère : que plusieurs femmes furent au pied de la croix pendant son agonie, avec sa mère : qu'il chargea Marie de Magdala d'annoncer aux hommes-disciples sa Résurrection.
 
Nous somme tous invités à examiner nos relations, à corriger - en cas de besoin - les partenariats entre hommes et femmes, à réviser nos compromissions concernant l'amour conjugal, à redonner leurs lettres de noblesse au corps, à l'affectivité, à la tendresse comme expressions de l'amour selon le dessein originel de Dieu.

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