jeudi 10 février 2011

La Décapole

La Décapole, du grec dekapolis - deka (dix) et polis (cité), désigne dix villes principalement situées à l'est du Jourdain , qui se regroupèrent en une ligue.

Probablement fondées par des colons grecs et macédoniens sous le roi Séleucide Antiochos III , elles subissent à la suite de l'effondrement du royaume la rivalité de leurs voisins juifs et nabatéens .

Elles furent incorporée au royaume de Judée par Alexandre Janée, Pompée les en sépara en 63 avant Jésus Christ et leur accoda la liberté, sous la tutelle du gouverneur de Syrie

La conquête romaine en 63 av. J.-C. sera donc perçue comme une libération par ces cités de culture grecque.
La ligue de ces villes résulte du besoin de favoriser leurs relations commerciales et de se défendre face à leurs voisins.
La paix romaine, puis le découpage administratif romain imposé sur la région fait progressivement perdre de son sens la ligue, qui disparaît, le terme de décapole n'étant plus utilisé au-delà du règne de Trajan .

Damas bien plus au nord,

Philadelphia (Amman en Jordanie).

Rhaphana (Capitolias , Bayt Ras en Jordanie)

Scythopolis (Baysan ou Beït-Shéan en Israël ), seule ville à se trouver sur la rive gauche du Jourdain.

Gadara (Umm Qeis en Jordanie)

Hippos (Hippus ou Sussita)

Dion (Tell al-Ashari en Syrie)

Pella (Tabaqat Fahil en Jordanie)

Gerasa (Jerash en Jordanie)

Canatha (Qanawat en Syrie)

Mt 4:25-Des foules nombreuses se mirent à le suivre, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de la Transjordane.
Mc 5:20-Il s'en alla donc et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l'étonnement.
Mc 7:31-S'en retournant du territoire de Tyr, il vint par Sidon vers la mer de Galilée, à travers le territoire de la Décapole.

Evangile du Jeudi 10 février 2011;

Saint Marc 7. 24 - 30

Mc 7:24-Partant de là, il s'en alla dans le territoire de Tyr. Étant entré dans une maison, il ne voulait pas que personne le sût, mais il ne put rester ignoré.
Mc 7:25- Car aussitôt une femme, dont la petite fille avait un esprit impur, entendit parler de lui et vint se jeter à ses pieds.
Mc 7:26- Cette femme était grecque, syrophénicienne de naissance, et elle le priait d'expulser le démon hors de sa fille.
Mc 7:27- Et il lui disait : " Laisse d'abord les enfants se rassasier, car il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. "
Mc 7:28- Mais elle de répliquer et de lui dire : " Oui, Seigneur ! et les petit chiens sous la table mangent les miettes des enfants ! "
Mc 7:29- Alors il lui dit : " A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. "
Mc 7:30- Elle retourna dans sa maison et trouva l'enfant étendue sur son lit et le démon parti.

Jésus se retire dans la région de de Tyr et de Sidon, terre « impure » par excellence où ses détracteurs ne le suivront pas.  
Jc 1:26- Si quelqu'un s'imagine être religieux sans mettre un frein à sa langue et trompe son propre cœur, sa religion est vaine.
Jc 1:27- La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste en ceci : visiter les orphelins et les veuves dans leurs épreuves, se garder de toute souillure du monde.

Il entre en secret dans une maison. Lieu de l’intimité, de la frontière à l’intérieur d’un espace étranger.
Mais l’incognito n’est pas possible. Une femme, dont la fille est possédée d’un esprit impur, vient et se prosterne à ses pieds
Cette femme est grecque, syro-phénicienne d’origine. La précision souligne le caractère doublement étranger de cette femme : au plan religieux – car être grecque signifie être païenne.
Sa motivation à s’approcher de Jésus : que le démon soit chassé
Les prophéties se réalisent, l'heure est venue de s'adresser aux païens de leur apporter le message du Dieu unique, celui de l'abondance de l'amour.

La Cananéenne est proscrite de la terre promise, elle en fut chassée pour y installer le peuple élu de Dieu : cette terre qu'il donnera à Israël en héritage.

Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David :
C'est une prière que cette païenne adresse à Jésus, elle connaît, a entendu parler des oeuvres de celui à qui elle s'adresse.
Elle sait que Jésus chasse les démons et elle a la foi, elle croit au pouvoir divin de Jésus.
En faisant semblant de l'ignorer, Jésus met la Cananéenne  à l'épreuve de sa foi.

Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.
Mais cette femme païenne habitant en terre impure, dans sa foi naissante, comment doit-elle être regardée:  en fonction de son appartenance à une autre peuple ou comme une enfant de Dieu portant en son coeur l'amour pour sa fille
Le désolement d'une maman n'a ni race, ni  couleur, ni de classe sociale.
pour les disciple de Jésus seul semble compter le départ de cette femme

" Fais-lui grâce, car elle nous poursuit de ses cris. "
 Jésus, lui, le Maître, lui le Rabbi poursuivi par les cri d'une païenne, les chefs religieux de Jérusalem diffameraient Jésus.
Les disciples de Jésus ne sont pas encore convertis, il sont encore enfermés dans le formalisme des hommes.

 " Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. "
 La femme cananéenne refuse la dureté des paroles de Jésus, sa foi en Jésus, son amour pour sa fille sont plus fort
" Seigneur, viens à mon secours ! "
 Et un nouveau rejet
" Il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. "
Auquel une grande foi répond
" Oui, Seigneur ! dit-elle, et justement les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ! "
La parole de Jésus est destinée au peuple d'Israël, mais la cananéenne sait que le rejet de Jésus dans la terre promise et le levain  de l'amour de Jésus pour toute l'humanité.
Les petits chiens mangent les miettes car il ne sont pas des animaux errants mais ceux qui jouissent de la faveur de leur Maître
Cette femme préfigurent la multitude du monde appelée à entrer dans le Royaume de Dieu
Rm 8:17-Enfants, et donc héritiers ; héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui.
Interrogeons nous sur les différences et les exclusions qu'elles entraînent et balayons d'un revers de la main la cupidité des Hommes pour entrer dans l'amour de Dieu.