mercredi 8 février 2012

Gélase 1er, Pape

Gélase Ierest né en Afrique du Nord et mort à Rome le 21 novembre 496, est le 49e pape de l'Eglise Catholique.
Son pontificat s'étend sur environ quatre ans, de 492 à l'année de sa mort, mais sa contribution aux rapports entre Église et État et au concept même de papauté est décisive. 
Ses enseignements sur le péché originel, sur la double nature, humaine et divine, du Verbe et sur la primauté du Siège Apostolique ont marqué dans l'histoire de l’Église.
Il y a une vingtaine de lettres authentiques, un sacramentaire qui regroupe les formules liturgiques de l’Église latine, un traité des deux natures en Jésus-Christ et une soixantaine de "canons" sont l'œuvre qu'il nous laisse.


  • Célèbre par sa doctrine et sa sainteté. Pour que l’unité de l’Église n’ait pas à souffrir de l’autorité impériale, il illustra le premier à fond les propriétés des deux pouvoirs et leur liberté réciproque; avec une extrême charité, poussé par les besoins des indigents, pour pouvoir soulager les pauvres, il mourut dans la plus grande pauvreté.

Gélase 1er est d'origine berbère, il est considéré comme Saint par l'Église catholique romaine

Il est fêté le 21 novembre.
Nous ignorons beaucoup de sa vie Gélase qui n'est connue que par quelques passages du Liber Pontificalis et de Denys le Petit

Gélase 1er possède une très forte personnalité qu'il met au service de Félix III dont il est le principal collaborateur et dont il rédige toutes les lettres

La succession du défunt pape ne pose d'ailleurs aucun problème puisque Gélase Ier est élu le 1er mars 492 — c'est-à-dire le jour même du décès de son prédécesseur.
Si on ne connaît que peu sa biographie, les traités et nombreuses lettres qu'il a laissés permettent d'appréhender une partie de son action politique et pastorale

Évêque de Rome

Depuis 476, la péninsule italienne est dominée par les « Barbares ».
Le patriarche Acace de Constantinople (472-489) se considère dès lors comme le « premier des évêques pour l’Église de l'empereur chrétien

L'empereur Zénonsoutient Acace, qui avait rédigé l’Hénoticon, un formulaire ne faisant pas état de la controverse sur la nature ou les deux natures de Jésus afin de répondre aux vœux du parti chalcédonien modéré et des monophysites, mais finalement personne n'est satisfait et les partis l'excommunient réciproquement.
La rupture durerera trente-cinq ans.

À la suite de Félix III, Gélase défend vigoureusement la primauté de Rome contre le schisme d'Acace et poursuit la politique d'indépendance de l'Église romaine, entamée par son prédécesseur, en particulier vis-à-vis de la cour de Byzance et du nouvel empereur Anastase Ier toujours favorable au monophysisme.
Anastase Ier (latin : Flavius Anastasius et grec moderne : Φλάβιος Ἀναστάσιος), né à Dyrrachium (auj. Durrës) en Épire vers 430 et mort à Constantinople le 9 juillet 518, est un empereur byzantin de 491 à sa mort en 518.

C'est dans le cadre de ces querelles théologico-politiques qu'on lui doit des traités théologiques, dont le livre des deux natures en Jésus-Christ, contre Eutychès et Nestorius.
Gélase lutte également avec acharnement contre le pélagianisme, qui relève provisoirement la tête.
Le pélagianisme est une doctrine théologique chrétienne développée à partir de la deuxième moitié du IVe siècle par l'ascète breton Pélage (Pélage ou Pelagius (v. 350 - v. 420) était un moine dont les idées furent jugées hérétiques par l'Église) et ses partisans, caractérisée par l'insistance sur le libre arbitre de l'homme.

C'est durant son pontificat, qu'à partir de 493, l'arien Théodoric, à la tête des Ostrogoths, prend le pouvoir en Italie. 
Anastase espère que Théodoric va pouvoir amener Gélase à composer avec l'Orient, mais ce dernier demeure d'une inflexible intransigeance étant certain des « privilèges du siège de Pierre »
Il fait parvenir à l'empereur, en 494, une lettre, où il formule avec clarté le principe qui selon lui doit inspirer les relations entre la papauté et l'empire :
« Je vous prie Votre Piété de ne pas juger arrogance ce qui est devoir envers la vérité divine. J'espère qu'il ne sera pas dit d'un empereur romain qu'il n'a pas souffert qu'on lui rappelât la vérité.
Il y a deux principes, Empereur Auguste, par qui ce monde est régi au premier chef : l'autorité sacrée des pontifes et la puissance royale, et des deux, c'est la charge des prêtres qui est la plus lourde, car devant le tribunal de Dieu ils rendront compte même pour les rois des hommes.
Vous savez en effet, Fils très clément, que, bien que vous régniez sur le genre humain, vous courbez avec dévotion la tête devant ceux qui président aux choses divines, et que vous attendez d'eux les moyens de votre salut »

Dans le traité Tomus de anathematis uinculo, il réaffirme avec force le primat romain, affirmant que c'est le successeur de Pierre qui lie et délie.
L''autorité de l'évêque de Rome n'est pas toujours comprise, et ses directions et instructions peuvent susciter l'étonnement chez ses pairs, à l'instar de l'évêque Honorius de Salone
Selon la légende c’est ce même pape Gélase Ier qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins qui arrivaient à Rome

Evangile du Jeudi 09 Février 2012