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jeudi 14 octobre 2010

Les Pharisiens

Dès les premiers chapitres de l'évangile de Marc, nous remarquons une vive opposition entre Jésus et les Pharisiens.

Dans l'évangile de Matthieu, Jésus n'est pas tendre à leur égard.
Que peut-on reprocher aux Pharisiens et d'où vient ce groupe religieux ?

C'est un groupe politico-religieux, les Pharisianisme voit son apparition peu après la révolte des Maccabées qui débuta en 165 av. J.-C.
Plus tard, lorsque Jean Hyrcan, un des fils de Simon Maccabée, prend le pouvoir (de 134 à 104 av. J.-C.), les Pharisiens réagissent sévèrement contre ses politiques modernisantes.
En raison de leur opposition, Jean Hyrcan les exclut du plus haut tribunal et conseil juif: le Sanhédrin.
  • Jean Hyrcan I est le deuxiemene fils de Simon Maccabée et grand prêtre du temple de Jésusalem  
  • Le Sanhédrin est l'assemblée législative traditionnelle du peuple juif ainsi que son tribunal suprême qui siège normalement à Jérusalem . Son nom n'est pas d'origine hébraïque mais dérive du grec « sunedrion » qui signifie assemblée siégeante. Composé de soixante et onze sages experts en Loi Juive , il doit comporter vingt-trois membres pour décider en matière judiciaire: il est alors nommé petit sanhédrin et siège dans les principales villes.
Les Pharisiens deviennent alors une secte juive; d'où leur nom, peroushim, mot hébreu qui se traduit « les séparés ».
L'Ancien Testament ne fait pas mention de ce groupe de personnes. Toutefois, Flavius Josèphe, historien juif, les mentionne pour la première fois vers 150 avant J.-C.
Le mot pharisien vient du terme hébreu péroushim (פרושים) qui signifie séparés. Le respect sourcilleux de la Loi Juive forçait en effet les Juifs pieux à se séparer de la majorité assimilée au monde gréco-latin pour des raisons rituelles.
Comme décrit par Moïse Maïmonide dans son commentaire de la mishna
  • Moïse Maïmonide
  • Médecin, philosophe juif , commentateur de la Mishna , jurisconsulte en matière de Loi juive et dirigeant de la communauté juive d'Égypte , il excelle dans tous ces domaines, et influence également le monde non-juif, notamment Thomas d'Aquin, qui le surnomme « l'Aigle de la Synagogue. »
  • La Mishnah (en hébreu משנה, "répétition") est la première et la plus importante des sources rabbiniques obtenues par compilation écrite des lois orales juives , projet défendu par les pharisiens , et considéré comme le premier ouvrage de littérature rabbinique Haguiga 2:7 : « Ceux qui se gardent de l’impureté en toute circonstance, y compris lorsqu’ils réalisent des activités ordinaires – ne nécessitant pas d’être nécessairement en état de pureté ou de sainteté
Les Pharisiens se définissent avant tout comme un mouvement de stricte observance religieuse. Ils passent en effet, selon la formule de Flavius Josèphe « pour l’emporter sur les autres Juifs par la piété et, par une interprétation plus exacte de la Loi ».
C'est ainsi qu'il se lancent dans la surenchère par rapport à la pratique commune.
Leur objet c’est, selon la formule d’un de leurs docteurs, « de faire une haie à la Torah ».
C’est précisément parce que la haie dressée par eux autour de la Torah les mettait à l’abri d’un syncrétisme véritable que les Pharisiens ont pu se montrer accueillants à des influences du dehors.

Leur capacité à faire évoluer le dogme juif tient au rôle qu'ils accordent à la Loi orale.
Ils vont au-delà du texte écrit et au nom de la tradition orale, révélée à Moïse en même temps que la Loi écrite, ils le précisent et l’enrichissent. 
Leur soumission à la Loi orale les place en opposants aux sadducéens qui ne reconnaissent pas son autorité.
Elle impliquera le développement de la synagogue comme lieu où l'on interprète la loi. Le pharisaïsme est ainsi à l'origine du rabbinisme et de la mise par écrit de la Loi orale dans le Talmud
La Loi orale devient donc un objet d'étude plus important encore que le Pentateuque, puisque celle-ci condense et réunit tous les écrits du Tanakh au moyen d'études de la Guémara sur ces versets.
  • La Gémara (mot signifiant « achèvement, perfection » en hébreu , ou « complément » en araméen , langue dans laquelle est rédigé cet ouvrage) est un commentaire de la Michna qui la relie plus clairement au Tanakh .
À l'inverse des zélotes , les pharisiens s'impliquent peu dans la politique. Ils sont disposés à accepter une occupation étrangère pour autant que la liberté de culte leur soit garantie mais ils sont intraitables sur ce point et rejoindront la lutte armée chaque fois que cette liberté sera entravée.

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